« Voilà 28 ans que je me suis installée loin de ma terre natale.

28 ans que je vis de nouvelles terres.

28 ans que je m’ancre ailleurs.

D’abord, Londres, puis Paris et aujourd’hui Marseille.

28 ans que je n’oublie umuko, cet arbre qui illumine mon enfance. Cet arbre qui ne résonne que dans la langue natale. Cet arbre couleur rouge vif, rouge terre, qui me lie à ce qui commence, à ce qui se perd et se retrouve, à chaque retour, à ce qui continue… »

Dorothée Munyaneza

Invoquant l’umuko, arbre gardien des histoires, arbre guérisseur, arbre ancestral, Dorothée Munyaneza écoute celles et ceux qui font le Rwanda de demain, cette jeune génération dont elle admire la créativité, l’audace et cette quête d’émancipation si têtue dans la précarité du quotidien et la fragilité de la vie.

Ces « nouveaux anciens » pour emprunter les mots de Kae Tempest, ce sont Yvette Fasha qui élève seule son enfant et veut danser, envers et contre tout, Akayezu Jean Patient qui, du haut de ses vingt ans, joue merveilleusement l’Inanga, cet instrument traditionnel à cordes célébrant les épopées du passé, Impakanizi, un « Intore », un élu, qui porte danses et chants traditionnels avec la légèreté et le détachement d’un jeune homme de ce millénaire et la gravité d’un vieux maître, écouter Abdoul Mujyambere, Michael Makembe…

umuko sera cette création où l’ejo, l’hier et le demain en kinyarwanda, se rencontrent et se racontent à travers le corps, la poésie, la musique, l’inanga et le chant.